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Du 12 au 26 septembre 2022, Louise Bronx et Martin Granger sont allés à la rencontre des patient·es et des personnels soignants de l’EPSMD de l’Aisne. Au total, 18 impromptus ont eu lieu, au cours desquels des dizaines de personnes ont créé leurs propres cartes postales avant d’y inscrire un poème. Toutes les cartes postales ont été adressées à des volontaires situés en France, mais aussi en Belgique, au Canada ou en Norvège…
Le degré d’autonomie motrice et intellectuelle varie énormément selon les personnes, mais nous avons mis un point d’honneur à ce que chaque œuvre résulte d’un choix conscient de la part des participant·es.

Hôpital de jour pour adultes de Tergnier
Unité de Soins Intensifs Psychiatriques de Prémontré
Hôpital de jour pour enfants d’Étampes sur Marne
Unité de Proximité de Villiers-Saint-Denis
Maison d’Accueil Spécialisée La Source de Prémontré
Unité de Proximité de Soissons, Belleu
Hôpital de jour pour adultes Borromée de Laon
Unité L’Accueil de Prémontré
Unité de Psychogériatrie de Prémontré
Hôpital de jour pour enfants de Laon
Pavillon Bleu (enfants) de Prémontré
Pavillon Vert (adolescents) de Prémontré
Unité La Nef de Prémontré
Unité La Verrerie de Prémontré
Hôpital de jour pour enfants de Crouy
Hôpital de jour pour enfants et adolescents de Saint-Quentin
CATTP de Belleu
Unité La Closerie de Prémontré
Poèmes non attribués


Hôpital de jour pour adultes de Tergnier

[remonter]
Avec Delphine, Hélène, Philippe et Thomas

Je regarde aux gros yeux
l’opéra des femmes dures comme le fer
à l’origine du vent
fleurit un arbre
une larme d’autan
à la racine des yeux
Depuis trois jours,
elle se préparait
en attendant son amoureux
qui revenait de la guerre.
À ce moment, la Mort
esquissa une grimace.
Des coups de bec dans les yeux font changer sa couleur du rouge au bleu. Vous avez certainement deviné.
adossé à la cheminée
il lisait un livre
sa voix grave et fleurie
perturbait un enfant endormi
quand il recouvrit de verre
ces énormes pierres
il découvrit la mer
Elle dormait profondément
à l’ombre d’un arbre aux yeux perçants
la Mer de Glace s’amenuisait
vous êtes malade de la tête aux pieds
il souffre simplement du froid, du soleil, de la pluie
Le regard pétillant, l’esprit rêveur, malicieux, de jolies ballerines dansant devant l’Opéra.

Unité de Soins Intensifs Psychiatriques de Prémontré

[remonter]
Avec Cédric, Chea et Éric

 Ses pensées frappent le front et dans leurs interstices des mugissements de l’apocalypse.
Avec ma guitare, j’ai créé
des sifflements métalliques
avec la brise du vent
comme un bourdon
Il existe le maître du centre. Il coud pour avoir une aiguille et se tatouer le ventre.
Mon alchimie procède par coups de pieds dans le cul du cerveau.
(Depuis la comète de Halley en 1986, je fais de l’alchimie dans ma tête, je prends les éléments qui me traversent et j’en tire une conclusion.)
l’erreur de l’astronome
dans l’Univers glacial :
infinir la Science
qui régularise le Temps
Il manque à sa cervelle des merveilles dans les profondeurs
 le maire dans sa cachette
nettoie une tache de sauce sur son écharpe
harnaché d’un trésor insoupçonné :
un chapelet de plomb pour gibier de Satan

Hôpital de jour pour enfants d’Étampes sur Marne

[remonter]
Avec Alicia, Louka, Noah, Rébecca

Elle devait être vieille comme le Japon
Le fracas assourdissant du serpent est synchronisé avec un merveilleux pouvoir
La peine…
La supprimer offrirait
plein de soleil et de chants d’oiseaux
Il y a une maison
des étages dans les arbres
et une grosse bête qui mange de l’eau
dans la Lune c’est profond
on respire dans l’eau : PRRRFRPFT
dissimuler une bouteille de jus d’orange dans un bateau en route vers le port d’Uklao.
écartant les doigts du temps
la nuit aux lèvres minces
déchira ses vêtements

Unité de Proximité de Villiers-Saint-Denis

[remonter]
Avec Delphine, Ericka, Philippe et Sabrina

C’est une relique de la pluie,
déclara le sorcier d’eau.
Il voulut se glisser par le trou de la serrure
mais il entra sans frapper.
Je plante mes racines dans les coquillages
pour surmonter les barbelés.
Je marche dans la désolation,
je réveille les bactéries enfouies dans la neige.
Les microbes tuent les branchages en flammes.
La cascade carnivore déclenche la mort.
Une tempête de sable infecte les molécules qui se posent sur le bois.
L’éruption a fait fuir les oursins vers une foison d’arbres givrés.
Malgré le volcan, le corail reste de glace.
La chaleur est infiniment blanche.
Je plante mes racines dans les coquillages
pour surmonter les barbelés.
Je marche dans la désolation,
je réveille les bactéries enfouies dans la neige.
Les microbes tuent les branchages en flammes.
La cascade carnivore déclenche la mort.
Une tempête de sable infecte les molécules qui se posent sur le bois.
L’éruption a fait fuir les oursins vers une foison d’arbres givrés.
Malgré le volcan, le corail reste de glace.
La chaleur est infiniment blanche.
Nul parfum ne peut
résister au temps
comme une incertitude
dans l’existence de
la tête en feu.
S’il existe quelqu’un
c’est bien toi
que j’attendais
depuis si longtemps
Le Temps est nécessaire
Il la voyait presque jolie
dans sa petite robe fleurie
et il l’accosta avec un trouble du langage
pour avoir le dernier mot
Je plante mes racines dans les coquillages
pour surmonter les barbelés.
Je marche dans la désolation,
je réveille les bactéries enfouies dans la neige.
Les microbes tuent les branchages en flammes.
La cascade carnivore déclenche la mort.
Une tempête de sable infecte les molécules qui se posent sur le bois.
L’éruption a fait fuir les oursins vers une foison d’arbres givrés.
Malgré le volcan, le corail reste de glace.
La chaleur est infiniment blanche.

Maison d’Accueil Spécialisée La Source de Prémontré

[remonter]
Avec Claude, David, Delphine, Fabienne, Hélène, Justine, Marie-Hélène, Océane et Thierry

Rien n’est plus effrayant
qu’un diable entreprenant
que des parents violents
que des monstres déchaînés
que des coups de martinet
en fait, rien n’est plus effrayant que des parents entreprenants qui donnent des coups déchaînés.
Une femme morte depuis quatre ans et demi fait sa prière avec un homme que je n’ai jamais vu.
Maman, tu es un château en bois
tu es belle comme une girafe
rouge comme un extincteur
blonde comme les étoiles.
Une dame en bois
Qui boit un coup
De limonade
Dans un igloo
Sur un volcan
Elle en a marre
Marre de nous
Le mal au cœur est en terre cuite
le bonheur est en fer
la beauté est en papier
la tour Eiffel est en fer
l’arc de triomphe est en terre cuite
le Trocadéro est en papier
mais moi je préfère toucher
les seins de ma copine
Au temps de la guerre
et des éperons
le cirque Pinder
bouche l’horizon
L’âge du monde était pluvieux
pendant un mois environ, on porta un blouson
la bouche et les oreilles s’embrassaient.
L’orage ouvrait de grands yeux.
Un homme et une femme
Une terre et une pierre
Des empreintes
Une tête ?
Des pieds ?
Non ! Un poisson…
Je vois des choses un peu bizarres dans mon lit :
une armoire,
un cosmonaute,
ma grand-mère Léontine
qui n’existe pas.
Faire l’amour
faire à manger
se balader
sans les enfants
faire un voyage
jusqu’à la muraille de Chine
jusqu’à la Mer des Vapeurs

Unité de Proximité de Soissons, Belleu

[remonter]
Avec Annick, Annie, Damien, Dorine et Marie

Une empoisonneuse
qui attendait patiemment
grâce et liberté
Elle avait tout à fait son esprit.
Il n’ouvrit pas la porte.
Elle était susceptible de sommeil profond.
Le délicieux apaisement de l’aurore
stagnait dans la mort nucléaire.
L’infecte colère du crépuscule
se métamorphosait en résurrection céleste.
Le lendemain, le jeune homme trempé jusqu’aux os refit surface vers la fin de la Terre.
Ni ennemi, ni mélancolie. En l’océan animé, la maille amicale câline la laine en colimaçon comme Annie enlace Léa, Camille, Coline.
Ni ennemi, ni mélancolie. En l’océan animé, la maille amicale câline la laine en colimaçon comme Annie enlace Léa, Camille, Coline.
Ni ennemi, ni mélancolie. En l’océan animé, la maille amicale câline la laine en colimaçon comme Annie enlace Léa, Camille, Coline.
On était en hiver. Le sang coula, invisible sans le moindre bruit.
Cependant, elle était le fruit malheureux de la conception !
L’homme n’est jamais content
Le petit vieux fait du bruit
Le bruit le dérange
La nourriture le dégoûte
Le vent le décoiffe

Hôpital de jour pour adultes Borromée de Laon

[remonter]
Avec Boris, Cindy, Flora, Guillaume, Jules, Laëtitia, Nicolas et Rémy

   Les nerfs s’entassaient
Le mouleur de toupies
resta dans le couloir.
La peine avait disparu.
La musique enchantée
ne pouvait donner qu’un CD
Quant à vous, regardez bien :
le Christ reprit sa marche dans une aveuglante clarté d’or.
Un mécanisme pour décorer le tableau est bien là.
Ultrasoniquement avalant des moustiques
À jamais éloignés des anneaux de Saturne
Les suceuses de sang aux ailes élastiques
Aiment l’obscurité et la chaleur nocturnes
Un monstre repoussant avançait doucement
sautillant et chantonnant de nos airs amusés
malgré son aspect immonde
il voulait nos grâces nos clémences.
Ce monstre est la pollution.
Tu devras faire un vœu
avec un ruban en guise de bonheur.
La course reprit sa marche
elle chanta de douces paroles.
Malheur ! Augustin !
La porte se referma derrière lui, impossible.
Trop de choses à la fois.
Pour le moment.
Trois jours après, il songea à s’accaparer
cette intolérable odeur en agréable compagnie.
Son visage était une valise
dont on pouvait tirer beaucoup d’expressions.

Unité L’Accueil de Prémontré

[remonter]
Avec Claire, Hélène, Jean-Philippe, Patricia et Sophie

 C’est la tombe de Jésus et derrière il y a un HLM
 Elle n’était pas si jolie qu’elle voulait le faire croire.
Ses yeux avaient la couleur de la mer.
La plume de son bonnet était toute fanée
et sa transpiration avait une étourdissante odeur d’eau.
C’est le crime de la méduse
qui s’excuse
et invoque pour sa défense
un manque de prudence :
"j’ai pas fait exprès".
les bâtiments datent du temps
où l’on portait des fraises
on porte des jeans à présent
c’est fini Louis XIII

les jardins sont entretenus
et fleuris tous les jours
la vie des patients est perdue
pourtant ils courent toujours

on y rencontre des dentistes
qui font de la boucherie
on se console à l’Oasis
en achetant des sucreries
Jésus est à poil avec des arbres et des chiens.
Sa mère fait une prière : elle veut une épée pour le punir.
 J’en désire une neuve.
Une bien blanche, une en coton, une avec des broderies anglaises, une bien grillée, une bien chaude, une beurée.
La vendeuse de pain est gourmande, elle croque dans sa tartine avec plaisir.
 Envolé, narquois, exhibitionniste,
tels sont les critères pour devenir
un aviateur anglais.
 Mes paupières sont des ailes
qui déplacent de l’air
et transforment une prière en pierre.
 si j’allais à la montagne,
j’essaierais de rentrer en contact avec les plantes
pour être en symbiose avec le paysage
 Les seins de la femme aux lèvres minces n’étaient pas parallèles.
L’écharpe lui couvre chaudement les épaules.
Sourire aimant
écharpe rouge
cheveux éclatants
la route voyage dans ma tête
autour du monde
les bâtiments datent du temps
où l’on portait des fraises
on porte des jeans à présent
c’est fini Louis XIII

les jardins sont entretenus
et fleuris tous les jours
la vie des patients est perdue
pourtant ils courent toujours

on y rencontre des dentistes
qui font de la boucherie
on se console à l’Oasis
en achetant des sucreries

Unité de Psychogériatrie de Prémontré

[remonter]
Avec Daniel, Gérard, Jacques, Jean-Marie, Louisette, Maurice et Renaud

Lire entre les draps
dire la vérité
indiquer l’avenir
gravir la toile de l’oreiller
s’accoupler dans des mers inconnues
suspendre les nuages
Grâce d’une gorge profonde
Souveraineté du fer
Longs doigts donnant une impression
de forme parabolique
élégance des cylindres
noblesse des procédés
Quand ma mère faisait des gaufres on était obligés d’attendre et ça les rendait plus agréables. Elle les décollait avec une fourchette. C’était une patience joyeuse que d’attendre de se faire servir.
Les magiciens bleus ont un atout majeur :
une curiosité insatiable pour trouver
la vérité ancestrale
chien blanc
dame rouge
montagne grise
chemin tortueux
ambiance printanière
ciel bleu
langue tirée
on pourrait dire qu’ils méditent
le paysage monte au ciel
Je suis tombée chez moi,
je me suis cassé le dos et je suis arrivée ici.
Je n’ai plus de pensées agréables.
Je voudrais retourner dans ma famille.
J’avais rencontré un monsieur sympa,
mais il est sorti.
  Se cogner la tête : voilà ce qu’il pourrait arriver aux
ESpoirs
ESpagnols
EStuaires
EScales

Hôpital de jour pour enfants de Laon

[remonter]
Avec Jayden, Jérôme, Justine, Léo, Lisa, et Mélina

Je suis sorti de l’eau
j’ai des dents pointues
un petit nez
de gros yeux
j’aime qu’on me fasse des câlins
et je pense que les églises
ça sert à regarder l’heure
Un bonhomme se prépare à la bagarre contre les nuages, il mesure 5 mètres 100.
Tard dans la soirée
on fait la grenouille
il est interdit
de s’incliner sur l’eau
sinon on coule
et on reste mort

Pavillon Bleu (enfants) de Prémontré

[remonter]
Avec Athéna, Céline et Timéo

Apoplexie : fait de se reposer après avoir joué à des jeux débiles.
Tu es aussi mignon qu’un loup
Tu sens l’oignon comme un hibou
Tu as des moignons aux genoux
Tu es trognon comme un joujou

Pavillon Vert (adolescents) de Prémontré

[remonter]
Avec Émeline, Emie, Emmanuelle, Liloo, Mariam, Valentin et Rose

Les soldats épineux s’arrêtèrent devant une porte monumentale.
Embarrassée et confuse
elle a perdu son métier après un accident
mais elle a trouvé des diamants
et elle est devenue reine
Rien n’est dit
et rien ne s’oppose
à l’aventure
Les roses fanent
et la bouche
arrête de respirer
il fait nuit, des plongeurs descendent dans un puits pour écouter un portrait
Il est déconseillé de boire et d’amener un désespoir
"Entrez ! " dit le capitaine qui portait des lunettes rose fluo

Unité La Nef de Prémontré

[remonter]
Avec Céline, Christophe, Claude, Florence, Gabriel, Kelly, Rharmanna et Sophie

J’ai rencontré le désert bleu
J’aime aussi le désert profond
J’ai attendu longtemps sur la mer
Dans la pierre
De longues trompes caillouteuses
Plongée dans une solitude d’ivoire
Gargouille gothique
Tu as résisté au temps
Tu vis près de nous
À six heures du matin,
le cheval regarda
par dessus leurs soleils
qui s’élevaient sur la mer
et sauta dans l’espace
pour aller au paradis.
Une fillette costumée
toute frêle
coiffe fleurie
buvait son chocolat
le regard soyeux
Tes yeux sont les pétales d’une fleur autour d’un pistil
Des aiguilles extrêmement fines qui partent de tes sourcils
Tes pensées sont des fleurs d’une beauté inoubliable
Il se mit à maigrir
des serpents s’envolaient
au dessus des bouleaux.
L’homme cachait son sexe
avec un maillot de bain.
Arythmie sismique
Eau minérale
Situation affreuse
Mains violentes
Pieds cloués
Gabriel l’Eau-de-Làs Minérale
C’est 1 VITTEL Nañen Mentholée
La Voix du Labyrinthe débutera sur la Close droite
De la Photographie située en bas à Droite Extrémiste
Ces Roses évoquaient - évoque ; et… perdureront…
À Jamais, venante d’1 sincère Amour Éternelle.
Venantes, d’1 Graine Plantée… et, germée d’1,
Croyance et Croissance Éternelle de mes Propres Sentiments
À Jamais !?!

Unité La Verrerie de Prémontré

[remonter]
Avec Brigitte, Marie, Myriam, Pascale et Sabine

 Le rêve courtois
d’une générosité gracieuse
aide à oublier la réalité
Tu es ma lumière
mon chemin qui m’a amené à toi
mon Lukas
mon bonheur
Les singes songent
à leurs plaisirs multiples
au temps où ils
cherchaient leurs yeux
au fond des puits
dans les Ardennes
L’aurore perdue,
les démons hostiles
se transforment en statue
Sur les arbres la nuit quand hulule la chouette
L’intolérable odeur du shampoing au muguet
Nous fait rêver de propre et le chant des clochettes
inspire à un garçon d’agréables pensées
Indépendant dans la lumière
le museau en prière
la douceur des poils
la couleur du poème
(elle est bleue)
Mes pattes sont des racines
mes pétales sont des poils
ma beauté aboie
ma truffe sent à merveille
ma queue est une tige
mes câlins sont des couleurs
Une dame très riche arrive au bord d’un lac.
Elle observe les poissons et les cygnes pour apaiser ses angoisses.
Des hommes vêtus anarchiquement
de pantalons noirs en signe de deuil
comme un dernier enterrement
ils font un carré
à l’écart, l’un d’entre eux
cache la pénombre de la mort
La forêt s’impose sur les chemins de ma rivière.
Le lac repose sur les vagues de la paix.

Hôpital de jour pour enfants de Crouy

[remonter]
Avec Thaïs

 Un roi au bout du rouleau
contemplait la ciboulette
il n’allait (son ciboulot)
pas comme sur des roulettes
Les châteaux c’est pour les reines
les fleurs c’est pour les mouches
les abeilles font des gâteaux
et les rois ? je ne sais pas !
   Atchoum font les poissons
Atchoum font les cochons
C’est vraiment trop marron !
 y avait plein de cailloux
y avait un poisson
il faisait noir dans la piscine
parce que c’était la nuit
et toi, t’avais peur ?
 Il faisait osciller sa remorque entre ses dents avec de petites douleurs
puis partait errer sur les choses en disant : "cochon ! cornichon !"

Hôpital de jour pour enfants et adolescents de Saint-Quentin

[remonter]
Avec Axelle, Frédéric, Jack, Marine, Milann, Nathalie, Nolan, Pablo, Tyron et Valentin

8 longs bras poilus
4 balancements
4 bananes
étincelaient d’une joie lumineuse
Que font-elles ? Des doigts d’honneur ? Des signes de religion rock’n’roll ? elles mettent les mains dans une ruche ? Elles jouent du piano ? elles changent la couche d’un bébé tout nu ? elles épluchent des pommes de terre pour ne pas voir le sang si elles se coupent ? elles écrasent des escargots ? elles écrivent des lettres anonymes ? elles tiennent 17 araignées affreuses dans leurs mains ?
Les yeux larmoyants du vigneron nouveau
Les jambes frissonnantes de la mère jolie
Les mains tremblantes de l’éboueur violent
Le cœur criant du politicien doux
Des milliers de gens vont habiter une petite maison sous l’eau pour exercer le métier de pompier.
Les yeux contre le jour
les visages contre le luxe
les lèvres contre les liens
les yeux contre la vitesse
Sous son chapeau,
la vieille dame a caché des sous ?
des poux ?
des cailloux ?
de l’amour ?
du poulet ?
Non ! Des croûtes de dinosaure !
Un point d’interrogation sans point à l’envers :
pourquoi le ciel est-il en or ?
pourquoi l’herbe est-elle en coton ?
pourquoi les nuages sont-ils rouges ?
pourquoi les pommes font-elles de l’athlétisme ?
pourquoi les singes volent-ils ?
Treize vieillards aux cheveux longs vêtus de shorts noirs et disposés en carré. L’un d’entre eux, assis sur un bloc de polystyrène, brandit une gourde pleine d’eau.

CATTP de Belleu

[remonter]
Avec Alexis, Aurélien, Audrey, Jean-Marie, Madeline, Nathalie et Sadi

Ce qui sort de terre ne manque pas d’air.
Quelques jours après, j’ai envie de voir ça de plus près.
Le fleuve où tout le monde s’abreuve.
Le culte qu’il s’efforçait de faire durer impliquait le sacrifice sautillant et chantonnant d’une femme hiératique et brûlante dans un pittoresque temple en ruines.
Le parallélisme des souvenirs
me fait verdir de plaisir d’offrir
tout comme cette odeur détestable
de fleur des sables
La prévision de la lumière
nous laisse sans voix
La violence du soleil illumine
La mer protège de la tristesse
La défense du ciel nous étonne
Le souterrain éclatant éblouit l’homme
En s’occupant de son rosier, il saisit par mégarde des épines à pleines mains.
Un matin en se rasant, son miroir lui avait révélé un visage jaune, donc il décida de consulter un médecin.
Internet, ce réseau fulgurant et dangereux. Ici et maintenant nulle part ailleurs que sur la terre qui me fait peur et m’enterre. M’impose sur mon smartphone ces contrôles sonores et llumineux.
une irrésistible envie de profondeur
dans le reflet des espoirs
qui s’agitaient follement dans les flots
Serait-ce un papillon aux ailes déployées ?
Une étoile qui brille au ciel étincelant ?
Un oiseau étranger tout prêt à s’envoler ?
Ou, voguant sur la mer, un voilier déferlant ?

Unité La Closerie de Prémontré

[remonter]
Avec Alain, Anne, Aurélien, Eddy, Étienne, Katya, Mina et Pascal

La parole s’arrêta derrière ses dents de lapin.
Ses lèvres minces fermèrent la porte de l’Enfer.
Le gendarme de Saint-Tropez
enquête dans un tourbillon de labyrinthe
sur le château de Carcassonne.
Elle revint de nouveau humaine
Surtout, je la garde près de moi,
bien au chaud.
La mer aux bulles de coca,
le vent aux aboiements de loup,
woof woof, pss pss, chht chht
Ma mère aura le droit d’admirer la forêt géante de l’Albatros et ses sangliers.
un chat coupait sa respiration sifflante avant de griffer du Ron-Ron
Lorsque l’on possède un trésor, on le garde.
J’ai déjà cent cravates. Cependant, j’en voudrais bien une autre. Si vous trouvez ça superflu, mettez-vous une plume dans le cul !
Avec sa main, IRLEENAU attrape un masque. Il est fier de ses yeux de souris.
Marcher le long des rochers pour trouver un requin aux yeux larmoyants, et plonger pour le consoler.
C’est un plaisir de
le voir traverser
l’atmosphère
fraîche et immaculée
en s’écriant :
– Qu’importent les difficultés !
Une douceur posée sur la table permet d’absorber la tristesse créée par mille parfums.
Dans un délire affreux, les yeux repoussants et les cheveux frisés d’une sorcière m’ont jeté un sort.
se mouvoir sans regarder toutes ces choses,
gâteaux, viandes, qui s’entrecroisaient
dans un petit vase
Marine j’aime quand tu me fais des crêpes ÉNORMES et TRÈS BONNES.
Les yeux pénétrants regardent le chien et le ciel, le soleil et le vent.

Poèmes non attribués

[remonter]

Le parfum était vraiment bleu.
Partout palpitaient des lèvres
dépourvues de sécheresse !
Sa tête entre deux éclairs se changea en horreur.
La pointe d’une aiguille était inutile.
Ils finirent par entendre ses souffrances.
Trois hommes en contact avec la vieillesse se tordaient dans un lit de glace.
Ce devait être le grand jour, on alla chercher la promise qui se cacha dans les fougères séculaires. Le mariage ne put avoir lieu pour cause de cryptogamie.
La Mort, amaigrie, faisait tomber des flocons sur un sablier d’électricité.
Ainsi qu’une trombe, une brise légère engloutissait les nuages où demeurait la Vieillesse.
Enfin, songea le jeune homme en caressant sa longue atmosphère peuplée d’animaux féroces
Visage pâle au front couvert de bosses
Peau sèche et fine aux failles insondables,
Larmes aux yeux d’un regard misérable
Sont fruits amers de ces heures atroces.
Mes pensées succulentes
partent dans tous les sens
j’aime suivre leur pente
pour tomber en enfance
Il y aura toujours des vers
au centre d’une fleur blanche
une idée n’aura jamais de fin
Robuste vieillard
vacarme effroyable
de ses poumons
un vent glacial
voudrait déchaîner
la musique des planètes
L’oiseau échevelé
contemplait le pénitent glacé
et lui demanda :
m’accorderiez-vous une faveur ?
Pauvre femme
prenez garde au Temps
aux joues flasques.
Mille fois plus que
la fleur sombre
tant cherchée.
Le monde fixait sur les femmes des fleurs industrielles qui se cristallisaient avec le temps